Si ce n’est pas ça le bonheur, c’est quoi le bonheur finalement ? 

Discours d’Anita Mina (une bachelière ayant la mention Laudatur) à lambassade de France le 8 juin 2022

 

Madame l’Ambassadrice, Mesdames, Messieurs, professeurs de français et mes chers colauréats, 

Tout d’abord je voudrais remercier l’ambassade d’avoir organisé cette cérémonie. C’est un grand honneur d’être ici parmi vous et de faire un discours. 

Nous sommes réunis aujourd’hui à l’Ambassade pour célébrer notre réussite au BAC de français. Notre accomplissement vaut la fête, sans aucun doute, nous avons mis les bouchées doubles pour obtenir le meilleur résultat, mais ce n’est pas la note dont nous devons être fiers. Nous devons être fiers de notre dévouement, fidélité et passion envers la langue et la culture française. 

Nous ne serions pas ici, si nous n’aimions pas la culture française, parce que sans la connaître on ne peut pas apprendre la langue proprement. C’est comme tourner un film sans caméra ou comme participer au Tour de France sans vélo. Ça n’a aucun sens. 

Chacun de nous a eu son parcours unique d’apprentissage du français, néanmoins nous avons beaucoup de points communs essentiels que vous reconnaîtrez dans mon histoire. 

Mon parcours d’apprentissage du français a commencé à l’école élémentaire. Je me souviens très clairement du jour, quand il fallait choisir la nouvelle langue à étudier. 

Dans mon école on n’avait que deux choix; l’allemand ou le français. Vous pouvez déjà deviner ce que j’ai choisi. Pour moi le choix était évident, mais pas pour mes parents, vu que mon père est professeur d’allemand. 

Honnêtement je ne vais jamais comprendre leur étonnement car ce sont eux qui m’ont lu à voix haute les contes de Charles Perrault quand j’étais petite, ce sont eux qui m’ont montré les clips de Mylène Farmer après lesquels je suis devenue fan de cette chanteuse, c’est avec mes parents j’ai découvert les multiples facettes du cinéma français; la complexité de Claude Chabrol et l’allégresse de Pierre Richard. 

Mais comment tout ça a affecté mes études de la langue ? Étant une personne très passionnée par la France, je ne considérais pas le français comme une matière scolaire. Ce n’était pas l’ambition ou les notes qui m’ont guidée, mais l’enthousiasme. Je suis sûre que vous avez tous ressenti la même chose. 

Au début de mes études au lycée, je me suis entourée du cinéma, de la musique et de la littérature. Ce n’était pas facile du tout, mais avec le grand soutien de ma professeure, de mes amis et grâce à ma persévérance, j’ai réussi.

Je me suis promis, qu’un jour je serais capable de regarder les films de Truffaut, Varda, Resnais sans sous-titres et quand ce jour arriva, j’étais au septième ciel. Pour moi c’était un signe de ce que l’apprentissage de la langue française m’a formée – le français est devenu une partie intégrante de ma personnalité sans laquelle je ne serais plus la même personne. 

Je veux remercier tous les professeurs de français en Finlande qui continuent à transmettre cette langue et cette culture aux élèves finlandais. 

Vous me demanderez peut-être, ce que je vais faire maintenant avec la langue française, puisque maintenant je peux regarder les films sans sous-titres, lire les livres dans leurs éditions originales, écouter de la musique plus attentivement. 

Je vais savourer ma connaissance du français. Je vais savourer chaque jeu de mot de Serge Gainsbourg, chaque sens caché de Stendhal, chaque réplique d’Alain Delon. 

Si ce n’est pas ça le bonheur, c’est quoi le bonheur finalement ? 

Merci de votre attention. Maintenant, je vous laisse savourer les desserts.